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par Jean-François BRILLANT » dim. 1 déc. 2019 01:02
Dès le 10 août 1914 le 16e Corps d'Armée commandé par le Général TAVERNA franchit la frontière de 1871 et attaque en direction de Morhange.
Le général de Castelnau espère atteindre la Seille le 18 août. Mais il n'en sera rien…
Le matin du 18, le 16e CA rencontre une forte résistance allemande dans les forêts de Mittersheim, Loudrefing et Cutting. Le corps de cavalerie Conneau, qui progresse à sa droite, est arrêté par l'infanterie allemande sur une ligne Dolving – Gosselming, au nord de Sarrebourg. Le 15e CA, à sa gauche, est stoppé sur la ligne Zommange - Marsal. Le 16e CA se trouve donc en saillie et se replie vers Angviller.
Le 16e CA établit la liaison avec la 1ère Armée dans les environs de Diane-Capelle. La 31e division reçoit l'ordre de forcer le canal des Salines à partir des bois de Colmery et du Mühlwald. Malgré une attaque violente, les Allemands, soigneusement retranchés sur des positions bien préparées et qui bénéficient d'un appui d'artillerie très efficace, tiennent. Le 142e RI perd son Chef de Corps - le Colonel Lamolle – ainsi que le Lieutenant-Colonel Rouhan, 34 Officiers et 1.200 hommes…
La 31e division, pratiquement anéantie, est relevée par la 32e Division.
Le 16e CA reste sur ses positions entre Angviller et Bisping toute la journée du 19 août, attendant que le 15e CA soit en mesure d'appuyer son débouché. A 17 heure le Général de Castelnau donne l'ordre aux 15e et 16e CA d'attaquer conjointement, le 20 au matin, sur la ligne Cutting, Domnon, Bassing (un front de moins de 5 km pour deux Corps d'Armée !) et de repousser les allemands au-delà de la ligne de chemin de fer Sarrebourg – Bénestroff – Metz.
A 4 heure du matin, le 20, le 16e CA - qui s'apprête à passer à l'offensive en direction de Bénestroff – est cueilli à froid par une attaque allemande. La 63e Brigade d'Infanterie reçoit le premier choc. A Rorbach le 53e RI est pratiquement anéanti par des troupes allemandes infiltrées dans la nuit à travers les bois, de part et d'autre du village. Le Général Paul DIOU, qui commande la 63e Brigade, fait le coup de feu comme un voltigeur. Il tombe, le fusil à la main. L'artillerie allemande matraque les positions du 16e CA.
Les 31e et 32e divisions défendent âprement leurs positions, menant des contre-attaques à la baïonnette pour tenter de contenir les fantassins bavarois. Le Colonel Berguin, Chef de Corps du 143e RI, reste à la tête de ses hommes malgré ses blessures. Le Colonel Henry reste au commandement du 122e RI bien qu'il soit, lui aussi, grièvement atteint. Au 96e RI le Lieutenant Boyat, blessé à 5 reprises, reste avec sa Section jusqu'à épuisement de ses forces.
A 16 heures l'ordre de repli général est donné.
Le dogme de l'offensive à tout prix vient de coûter très cher à l'Armée française…
S + KOH : Souffre et Potasse !
La Défense et la Sécurité de la Nation sont l'affaire de chaque Citoyen