Le hasard a fait que je l'ai photographiée en février 2010, peu avant sa remise en état par les soins du Souvenir Français, des Diables Bleus de Dijon et de l'UNC de Côte d'Or.
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
A proximité immédiate de la stèle un panneau appelle le passant à respecter les lieux...
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
21 - Hauteville, RD971, Stèle BOSSAK-HAUKE ; 2010
Le 19 juillet 1870 Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. L'enthousiasme est général, les Prussiens allaient voir ce qu'ils allaient voir ! La France ne pouvait que vaincre, son Armée était "au mieux de sa forme" et il ne manquait "pas un bouton de guêtre". Les faits allaient être tout différents !L'Armée française rentre dans le conflit avec 375.000 hommes d'Active et 175.000 Réservistes. Les troupes de première ligne sont organisées en 7 corps d'armées, de 20 à 30.000 hommes, plus la "Garde Impériale", soit un effectif d'environ 150.000 hommes.
Tout manque : armes, munitions, vivres, chevaux…
L'Armée n'est pas organisée, les Etats-Majors sont inexistants, l'Artillerie obsolète, la logistique n'existe pas, la Troupe doit "vivre sur l'habitant" !
Les Généraux ne connaissent pas leurs grands subordonnés, les "places fortes" aux frontières n'ont qu'une défense embryonnaire avec une Artillerie squelettique.
Mais le Moral de l'Armée est au beau fixe et l'Empereur prend le commandement en chef de l'Armée qu'il rebaptise "Armée du Rhin".
Les allemands mobilisent 800.000 hommes entraînés, avec une Réserve de 400.000 hommes (la LandWehr), leur Artillerie compte 1.500 canons modernes, la plupart à chargement par la culasse.
Fin juillet, moins de quinze jours après la déclaration de guerre, les troupes prussiennes sont à nos frontières. Au lieu de marcher sur Berlin, l'Armée française doit se battre sur le sol même de la Patrie…
Le 4 août c'est la défaite de Wissembourg, le 6 août c'est entre Froeschwiller et Woerth, dans la bataille dite "de Reichshoffen" que nos Troupes sont défaites, le 19 août Metz tombe aux mains de l'envahisseur.
Le 2 septembre Napoléon III se rend à l'adversaire à Sedan.
La République est proclamée, le "Gouvernement de Défense Nationale" lance un appel au Peuple de France pour lutter contre l'envahisseur et le rejetter hors de France.
En Côte d'Or le "Comité de Défense" de Dijon galvanise la population, réunit armes, munitions et approvisionnements. Les mobilisés du Jura n'ont ni capotes, ni tentes. Ceux de Saône-et-Loire sont chaussés de sabots. Le dévouement, le Patriotisme, l'esprit de sacrifice pallient aux nombreux manques.
Désormais, face aux prussiens, combattent de nouvelles forces : "Francs-Tireurs", "Mobiles", "Gardes Nationaux".
Le 19 septembre 1870 Paris est encerclé.
Les 29 et 30 octobre, c'est la première bataille de Dijon. Malgré une résistance désespérée la ville tombe le 31 octobre. Elle est immédiatement mise en coupe réglée…
Le 26 novembre, les troupes disparates de Garibaldi tentent d'investir Dijon et sont repoussées. Peu après les troupes germaniques quittent Dijon que l'Armée de la Loire réoccupe aussitôt avant de céder la place à l'Armée des Vosges.
Le 21 janvier 1871 s'engage la troisième bataille de Dijon.
Garibaldi, à la tête de l'Armée des Vosges, dispose d'environ 12.000 hommes, pour la plupart des volontaires italiens, mais aussi des espagnols, des hongrois, des polonais… anarchistes, révolutionnaires, vaillants mais indisciplinés, dont l'Armée régulière ne veut pas et qui refusent de se placer sous ses ordres. Il les réparti en quatre Brigades.
La première brigade est commandée par Jozef BOSSAK-HAUKE, un Général polonais qui met au service de la France son courage et son sabre.
Le 24 janvier 1871, le deuxième Corps d'Armée allemand lance l'offensive contre Garibaldi sur trois axes :
une colonne part de Pasques en direction de Pombières.
> une deuxième colonne suit la route de Paris à Dijon.
> la dernière progresse d'ouest en est, vers Val Suzon et Messigny.
Les garibaldiens du général Jozef BOSSAK-HAUKE font subir à l'ennemi des pertes sensibles dans les bois et les gorges du Suzon. Dans son Quartier Général de Fontaine-les-Dijon BOSSAK-HAUKE apprend que de rudes combats se déroulent à la Casquette. Il rameute les détachements de Daix, Prenois et Darois et se dirige à marche forcée vers Hauteville. Arrivé au "plateau des Chênes" il forme ses troupes "en ligne" et marche à l'ennemi.
Soudain c'est l'embuscade, BOSSAK-HAUKE s'effondre, mortellement blessé. Autours de lui c'est l'hécatombe…
La dépouille mortelle du héros polonais ne sera retrouvée que plusieurs jours plus tard. Son corps a été détroussé et mutilé. Rapatrié par sa famille, il est enseveli en Suisse.
N'oublions jamais ces étrangers, venus à de nombreuses reprises de tous les horizons de notre vaste monde, pour prendre les armes et défendre la France...
AUX MORTS !