25.02.2007 : Jean GRELAUD - Poilu de la Grande Guerre

[Jean-François BRILLANT]

Jean Grelaud est né le 26 octobre 1898 à Paris. Les lourdes pertes subies pendant la bataille de Verdun font qu'il est, comme la plupart des jeunes hommes de son âge, mobilisé dès mars 1917 bien qu'appartenant à la classe 1918.

Il est incorporé le 10 mars 1917 et affecté au 31e Régiment d'Infanterie qu'il rejoint le 14 mars.
Le 31e RI est engagé en août 1917 dans une offensive visant à dégager Verdun son régiment est engagé dans une grande offensive pour "donner de l'air" à Verdun et consolider les positions françaises sur la rive gauche de la Meuse.
Malgré de minutieuses recherches les historiens ne peuvent affirmer que Jean Grelaud prit part à cette offensive.

En mars 1918 le 31ème Régiment d'Infanterie est engagé dans la région de Noyon pour contrer une offensive allemande qui a percé le front britannique entre Arras et La Fère. Débutant le 22 la bataille ne prendra fin que le 29 mars après de durs combats. L'armée allemande est bloquée après avoir réalisé une progression de 65 kilomètres sur un front de 80 kilomètres. Jean Grelaud fut probablement gazé lors de ces combats qui virent un emploi massif de l'ypétite.

Evacué vers l'arrière il est affecté, après son rétablissement, au 131e Régiment d'Infanterie.

Le 15 juillet 1918 l'armée allemande lance la deuxième bataille de la Marne, engageant 35 divisions en première ligne, après une violente préparation d'artillerie avec emploi massif de gaz de combat. Le 131e RI est "aux premières loges" entre Dormans et Château-Thierry. La Compagnie à laquelle appartient "le petit soldat" (il mesure 1,61m) Jean Gerlaud occupe le village Varennes, face à Jaulgonne, tenu par les allemands. L'artillerie allemande entre en scène le 14 juillet peu avant minuit, l'offensive est déclenchée à 1 heure 20 le 15 juillet. Des ponts et des passerelles ont été jetés sur la Marne sous le couvert de l'artillerie, les vagues d'assaut déferlent. Varennes est pris, la compagnie qui l'occupe submergée et ses hommes faits prisonniers. Jean Grelaud est du nombre et sera conduit dans un camp de prisonniers en Belgique. Il y finit la guerre et ne sera remis aux autorités françaises que le 21 novembre 1918.
Il sera affecté dans une section d'infirmiers le 31 mars 1919. Nommé Caporal le 1er mai 1919 il est promu Sergent le 16 octobre 1919 et démobilisé en mars 1920.

On ne sait que fort peu de choses sur la suite de la vie de Jean Gerlaud qui a toujours refusé de répondre aux journalistes, à l'exception d'une interview accordée à TF1 en novembre 2006, interview au cours de laquelle, interrogé sur ses souvenirs, il devait notamment déclarer que, s'il en avait encore quelques années auparavant, tout était désormais "parti".

Chevalier de la Légion d'Honneur en tant qu'ancien combattant de la 1ère Guerre Mondiale, il était aussi titulaire de la Croix du Combattant, de la Médaille interalliée 1914-1918, de la Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 et de la Croix du Combattant volontaire 1939-1945.

Jean Grelaud est décédé le 25 février 2007, à l'âge de 108 ans. Sa disparition n'a été, conformément à ses dernières volontés, dévoilée qu'après ses obsèques qui se sont déroulées dans la plus stricte intimité.

Avec le décès du plus jeune des survivants connus, il ne reste que deux "Poilus", tous deux âgés de 109 ans :
Louis de Cazenave, qui réside en Haute-Loire, et Lazare Ponticelli, habitant le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne).

Que soit ici remercié Frédéric MATHIEU, historien spécialiste des vétérans des guerres du Ier Empire, de 1870-71 et de la 1ère Guerre Mondiale.

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