Les armes à létalité réduite

[halboulet]

Le spectre des missions de nos armées s'étant considérablement étoffé, on voit de plus en plus nos soldats, qu'ils appartiennent à des unités "particulières" ou à d'autres plus conventionnelles, dotés de ces matériels en même temps que leur armement de dotation.

On peut classer ces matériels dans quatre catégories distinctes :

Les "bâtons" : les plus utilisés sont le "tonfa" ou bâton de défense à poignée latérale et le bâton télescopique. Ces matériels sont d’une efficacité redoutable, avec un minimum de pratique, que ce soit pour les technique de frappe, de parade ou d'immobilisation.

Les "sprays" : leur efficacité varie suivant leur "chargement", de plus certains individus y sont plus ou moins sensibles.

Les "lanceurs" spécifiques : ces armes sont conçues pour tirer uniquement des projectiles à létalité réduite, bien évidemment leur efficacité est proportionnelle aux dégâts qu'il peuvent causer en cas de mauvaise utilisation. Les plus utilisés dans notre pays sont le "flashball" et le "cougar" et depuis peu le "taser". Nos amis belges de la "Herstal" ont développé le FN 303, arme à air comprimé qui peut aussi se monter sur un fusil d'assaut avec les risques évoqués dans le chapitre suivant.

Les munitions à létalité réduite utilisables dans des armes "classiques": très pratiques car elles permettent de passer sans délai d'une configuration létale à une autre à létalité réduite (et vice versa), les risques de confusion de munitions, et donc de bavure freinent quelque peu leur diffusion.

Les "grenades : qu’elles soient lacrymogènes ou de "désencerclement" : elles sont un bon complément aux catégories citées précédemment mais nécessitent un cadre d'emploi tactique très précis.

Les armes à létalités réduite, sont devenus un complément incontournable à l'armement classique de nos soldats dans de nombreuses situations.

Leur efficacité, comme pour toute arme, dépend de la valeur et de la qualité de l’entraînement des soldats qui les servent (nos amis suisses ont même un module "Ist-C" portant sur la mise en œuvre du "spray"). De plus les utilisateurs et les donneurs d'ordres doivent être conscients qu'un matériel à létalité réduite réellement efficace peut causer, directement ou indirectement, en cas de chute par exemple, des blessures graves voir mortelles même en cas d'utilisation strictement conforme au cadre juridique d'emploi.

[Jean-François BRILLANT]

Merci pour cette excellente présentation d'une gamme d'armements appelée à prendre une place de plus en plus importante dans les années à venir.

Du pont de Mitrovica à la défense du cantonnement du 43e BIMa nos Soldats ont eu de nombreuses occasions de découvrir ces "ALR"...

Un bon "topo" sur les ALR :

https://euroballistics.org/ALR_page01.htm

[Jean-François BRILLANT]

Quelques illustrations...

La première ALR, en service depuis de très longues années (nous l'utilisions déjà il y a plus de 30 ans pour garder nos parcs à chars...) : le manche de pioche !

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Petit échantillonnage avec lance-grenades Cougar, bâtons de défense et GR MA OF F1

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Tireur Cougar prêt à l'action... on remarquera qu'il est aussi porteur d'une Minimi !

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Lance-grenades Cougar et fusils à pompe en calibre 12.
La munition "Gomm-Cogne" est caractéristique de ce qu'Halboulet défini comme "munitions à létalité réduite utilisables dans des armes "classiques""

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Tireur Cougar. Il tient à la main une grenade lacrymogène.

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[MDL BVG]

Tiens, je ne vois pas où ont été prises ces photos........

[halboulet]

Les armes à létalité réduite sont devenues un complément indispensable de l'équipement de nos soldats,et pas uniquement pour des missions de maintien de l'ordre "pures.Cependant ,comme je l'ai évoqué dans mon précédent post,les décideurs et les utilisateurs doivent toujours garder en mémoire les points suivants:

Que la majeure partie des armes à létalité réduite '(et réellement efficaces) en service de nos jours peuvent ,comme leur nom l'indique ,causer des blessures graves,voires mortelles en cas de "mauvaise" utilisation ou encore sur des sujets présentant des troubles physiques.Sur ce dernier point certains utopiste devraient comprendre,ou du moins arrêter de faire semblant de ne pas comprendre,qu'un policier ou qu'un militaire qui fait usage d'une arme à létalité réduite,dans le cadre de ses règles d'engagement ,sur un individu menacant n'est pas sensé savoir si celui çi est sujet à des troubles physiologiques.

Que la tentation du "tout non létal" n'est pas envisageable,au moins à court terme,à moins de réduire de manière significative l'efficacité de nos troupe et ce quelles que soient les missions effectuées.

Que les armes à létalité réduite ne doivent pas être considérées comme des "sous-armes" et que utilisation dans un cadre tactique nécessite une instruction théorique et pratique au moins aussi poussée que celle des "vraies" armes.

Voila,certains penseront que j'enfonce des portes ouvertes mais l'expérience m'a prouvé que les carences que j'ai pointé du doigt se retrouvent fréquemment,surtout chez les militaires chez qui l'utilisation d'armes à létalité réduites est beaucoup moins répendue qu'au sein des unités de police (ou de gendarmerie)

[MDL BVG]

J'étais étonné à l'Ecole Navale en voyant de nombreux CAL.12 à l'armurerie. La répons avait été simple et rejoint justement cette notion d'ALR: vu la diversité de cartouche: gros sel, sel fin, balle et gomme cogne, cela en faisait une arme très adaptée à l'usage en navires.

Pour ce qui est de la généralisation des ALR, je te rejoints tout à fait Halboulet sur le fait qu'elles ne pourront pas remplacer à 100% les armes "traditionelles" car il ne faut pas perdre de vue la connotation psychologique d'une arme.

Certes, en niveau MO, une ALR a son importance, mais en cas de durcissement de la situation, le fait de montrer de "vraies" armes de guerres s'avère aussi dissuasif, cf les postures enseignées en IST-C

[l'amiral]

et qui plus est sur certaines configurations type VGP les armes non létales sont peut être plus "appropriées" qu'un famas...
la réponse proportionnée le crédo de notre bon ADC S. ce qui nous conduit à des séances TIOR baton & utilisation du FAMAS en défense sans tirer..

car en fait je me suis toujours posé la question (hors aspect psychologique) du port du famas sur des site à très haute fréquentation...

[halboulet]

et qui plus est sur certaines configurations type VGP les armes non létales sont peut être plus "appropriées" qu'un famas...

Oui à condition d'être complémentaire.Rappellons nous que VGP est avant tout une mesure visant à renforcé la lutte contre le terrorisme et non un moyen de fournir une main d'oeuvre d'appoint ,et pas chere,à nos amis policiers,comme elle est ,malheureusement considérée par beaucoup.
Il est vrai que le famas,de par son calibre et ses possibilités de tir en rafale n'est pas l'arme (létale) la plus adaptée à cette mission.Mais la remplacer par d'autres armes ,disponible sur le marché,aurait forcement un impact financier et ecornerait la "visibilité" chère à certains.

[l'amiral]

sans compter l'impact psychologique qui reste important, certes pas pour un kamikaze dont les minutes sont compter de toutes manières, mais pour la petite frappe qui envisage de tirer le sac de la demoiselle....ça fait réfléchir un brin...

[halboulet]

mais pour la petite frappe qui envisage de tirer le sac de la demoiselle....ça fait réfléchir un brin...

La majorité des "petites frappes" ne sont ,malheureusemnt, pas idiotes et savent bien qu'un "Vigipiste" ne va pas plus faire facilement usage de son arme qu'un quelconque agent des forces de l'ordre,quand à l'eventuel terroriste.......

Enfin,je le repête le but premier de VGP n'est pas de faire la chasse aux voleurs à la tire et même si souvent les faits demontrent le contraire il est malheureux que certains semblent se focaliser sur cet aspect de la mission bien moins important que celui d'observer , rendre compte.