Le Premier ministre à prononcé l'éloge funèbre du pilote, qui est passé du grade de lieutenant à celui de chef de bataillon et sera décoré à titre posthume, selon Matignon.

M. Le Drian donnera ensuite à 18H30 à son ministère, avec l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des Armées, une conférence de presse sur les opérations menées au Mali.
Pour l'heure, l'armée malienne a enregistré dans ses rangs 11 morts et une soixantaine de blessés dans les combats menés conjointement contre les islamistes.
Le pilote, âgé de 41 ans, pacsé et père d'un enfant, avait été mortellement blessé aux commandes de son hélicoptère, vendredi, lors de la première phase de l'opération "Serval" consistant à arrêter l'avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali, en appui des forces armées maliennes.
La dépouille du pilote français, arrivée lundi soir à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, a été accueillie "dans l'intimité" par sa famille.
Ce n'est que samedi, largement après l'hommage national rendu aux Invalides, qu'auront lieu les obsèques de Damien Boiteux, à Russey (Doubs) dont il était originaire et où résident toujours ses parents.
Le lieutenant Boiteux servait depuis 22 ans dans l'armée.
Engagé à l'âge de 19 ans à l'école des sous-officiers de l'armée de l'air de Saint-Maixent (Deux-Sèvres), il avait été affecté en 1992 dans un régiment d'hélicoptères de combat. Adjudant en 2004, il avait été promu officier en 2008, devenant lieutenant en 2009 dans le 4ème RHFS, basé à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.
Spécialiste des interventions en milieu désertique de jour comme de nuit, le lieutenant Boiteux avait effectué de nombreuses missions extérieures: Djibouti en 1993, l'ex-Yougoslavie en 1998, la Côte d'Ivoire en 2005, 2007 et 2009, à nouveau Djibouti en 2008 et 2009, la Mauritanie en 2010 et le Burkina-Faso en 2010, 2011 et 2012.
"Il aimait son métier, il aimait piloter. Dès l'âge de 7 ans, il voulait être pilote d'hélicoptère", a témoigné sa mère, Marie-Claire Boiteux, auprès de l'AFP.
"Il était gai, joyeux, souriant, il faisait rire tout le monde, y compris ses nièces pour lesquelles il était un tonton parfait", s'est-elle souvenu.
Les parents du pilote défunt "savaient qu'il était en Afrique, mais pas qu'il était au Mali. Ce genre d'information est secrète", a-t-elle confié.
"Mon fils a fait son travail, en risquant sa vie pour la paix au Mali et aussi en France, car si on n'arrête pas Al-Qaïda, l'organisation menacera un jour la France", a-t-elle dit, soulignant qu'apprendre la mort de son fils était une inquiétude avec laquelle elle vivait "depuis 25 ans".
C'est le frère de Damien, Pierre-Alexandre, également militaire, qui a appris la tragique nouvelle à leur mère.
"On avait toujours peur pour Pierre-Alexandre, notre premier fils qui était en Afghanistan. Mais finalement, c'est Damien qui est mort, alors qu'on pensait qu'il y avait moins de risques dans une gazelle" - l'hélicoptère qu'il pilotait- , a confié Marie-Claire Boiteux.