"
Eh oui, tout à fait Thierry" euh... JF, ton oreillette avait bien raison
J'ai eu le plaisir de participer à cette belle aventure de l'ULM dans l'arme du Train, trop rapidement (facilement...) interrompue par...le CEMAT
himself et qui ne fut pas "
qu'une simple " expérimentation !
En effet, chaque unité tant des Régiments de Circulation Routière R (601 - 602° RCR, 6 ULM) que du Régiment d'Appui à la Mobilité (516°RT, 4 ULM) fut équipée de cet engin volant.
Mais revenons au "
Pourquoi ? "...
Le mieux est de reprendre, en partie, l'article du Terre Magazine N°82 d'avril 1997.
Entre 1990, date des premières expérimentations de l'ULM dans l'Armée de terre, et sa mise en œuvre opérationnelle fin 1995, nous avons confirmé que cet appareil pouvait nous aider à réaliser nos missions.
Facilité d'utilisation en opérations
La troisième dimension a toujours été indispensable aux unités de circulation. pour leur permettre d'anticiper en « voyant plus loin ». Jusque dans les années 80, c'est l'hélicoptère léger qui devait répondre le mieux à ce besoin, les chefs de peloton étant même formés à l'emploi de la 3D pour leur reconnaissance d'itinéraire lors de leur année de formation en division d'application.
Mais son coût d'utilisation et d'entretien (lire : disponibilité...) a poussé l'arme du Train à envisager d'autres moyens. Après cinq années d'expérimentation à la Section technique de l'Armée de terre (STAT) à Toulouse, le choix s'est porté sur le Balerit 1000. ULM pendulaire biplace deux axes, équipé de 2 radios (1 type aéro civil vers les aéroclubs et...aéronefs, 1 TRVP 213 vers les unités d'emploi), il est démontable et pliable sur une remorque tractée par une P4.
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Un ULM est donc affecté à chacun des escadrons ayant une composante circulation routière, donc les escadrons de circulation routière mais aussi les (futurs) escadrons d'appui à la mobilité des blindés (ex escadrons porte-char) du
tout jeune régiment d'appui à la mobilité : le 516°RT de Toul.
combiné à la souplesse des agents motocyclistes, le binôme était très performant en appui direct (accompagnement d'une unité).
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« Prendre de la hauteur » permet au circulateur de mieux « gérer l'espace terrestre » pour la reconnaissance de zone de déploiement (ex : porte char) ou du / des itinéraire(s) du réseau de manœuvre.
Lorsque cet espace est « en ligne », lors du déplacement d'une unité particulière (ex : Génie) ou d'un escadron d'appui à la mobilité des blindés (40 TRM 700/100 et/ou Sisu) sur un axe par exemple, les informations recueillies par l'ULM et transmises en temps direct par radio sont essentielles.
Elles permettent au commandement chargé des mouvements de la manœuvre d'éviter les zones à risque (village hostile) et les passages difficiles (grosses agglomérations, coupures humides,...).
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L'ULM, sur sa remorque, suit l'escadron. En moins de 15 minutes, il peut décoller sur 160 mètres (un terrain de football) et renseigner efficacement sur le mouvement.
La force de l'ULM réside principalement dans sa simplicité et sa rapidité d'utilisation. Les « ultra légers » rendent également de grands services lors des opérations de déploiement de troupes. Ils sont alors « des nacelles suspendues au-dessus de la zone d'installation », et peuvent indiquer au responsable de la manœuvre les endroits favorables à chaque unité.
Une priorité : la sécurité
Les ULM peuvent apporter une aide à la circulation sur « axe » ou sur « zone », mais il est difficile, en raison de leur vulnérabilité, de les imaginer au « contact ». Il est néanmoins équipé d'un parachute central et, en cas de panne, il est conçu pour pouvoir planer sans difficultés (

). Cela n'empêche pas d'accorder à la sécurité des vols une place primordiale. C'est une notion essentielle dans la formation des pilotes. Ce sont tous, au départ, des sous-officiers titulaires du diplôme spécifique « circulation routière » et en double emploi (chef de patrouille de circulation routière
et pilote ULM). Ils passent tous au Centre de formation et d'instruction ULM à Tours. Cette formation initiale est ensuite consolidée par les moniteurs des régiments, pour que les pilotes atteignent et gardent un niveau opérationnel. Pendant toute cette période, ils sont sensibilisés aux procédures civiles et militaires de vol en « ultra léger ». Avant chaque décollage, les pilotes se retrouvent dans la salle de briefing, semblable à celle que l'on trouve dans tous les aérodromes, avec ses cartes de couloirs aériens et les consignes du moment rappelées sur les murs, pour préparer leur plan de vol. Ils prennent connaissance de la météo et des objectifs à atteindre. Sur un tableau d'information, des articles relatant plusieurs accidents d'ULM sont affichés. L'équipe officier sécurité des vols + moniteur(s) + pilotes restent en permanence en contact permanent avec la Sécurité civile aérienne et le constructeur du Balerit.
Ainsi, le moindre problème lié à l'appareil, en version civile ou militaire, leur est transmis pour information. À partir de ce moment, d'équipe ULM dissèque les raisons de l'accident et décide des mesures à prendre. En plus de ces règles quotidiennes, les équipes ULM des régiments du Train sont inspectés une fois par an par le Conseiller Permanent à la Sécurité Aérienne (CPSA) qui dépend de directement du CEMA. Le compte rendu de cette inspection est transmis directement au chef d'état-major de l'Armée de Terre et à la chaine hiérarchique Train pour les mesures à prendre.
Le sérieux de ces procédures et des missions attribuées à l'ULM contraste avec son image d'appareil de loisir.
Utilisée par l'armée mauritanienne, qui fit former ses pilotes par les moniteurs du Train français, l'ULM aurait pu apporter un complément 3D lors de la guerre du Golf...ou maintenant dans la Bande Sahélo-Saharienne... où les drones ont pris la suite puisque la circulation routière en est équipée à Barkhane.
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A bientôt pour le "Alors pourquoi avoir arrêté ?"

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